• [UPDATED]JOUR 1 - PROCES CONRAD MURRAY


    18h00 (heure française), 9h00 (heure locale) - L'audience préliminaire de Conrad Murray doit débuter sous peu. Le médecin, convoqué pour 9h au tribunal, s'est présenté avec un quart d'heure d'avance, précédé de peu par la mère de Michael Jackson. Il est entré directement en voiture dans le parking souterrain du tribunal, probablement pour des raisons de sécurité. LaToya et Jackie Jackson sont également présents. Ce dernier a simplement dit aux médias lors de son arrivée que la famille n'espérait qu'une chose : que justice soit faite.

    Selon le Los Angeles Times, trois anciens employés de Michael Jackson vont témoigner lors de cette première journée d'audience : Alberto Alvarez, le garde du corps qui était présent lorsque Conrad Murray a entrepris des manœuvres de réanimation sur l'artiste ; Michael Amir, assistant personnel de Michael Jackson, qui a reçu le jour de sa mort à 12h13 un message de Murray le suppliant de "venir vite" ; et Faheem Muhammad, chef de la sécurité du chanteur. Les trois hommes sont représentés par un avocat commun, Carl Douglas, qui a fait partie de l'équipe de défense d'O.J. Simpson lors de son procès pour meurtre dans les années 90. 

    9h11 (heure locale) - Chaque partie va être autorisée à effectuer une plaidoirie d'ouverture. La parole revient d'abord à l'accusation, représentée par le procureur adjoint David Walgren. Ce dernier rappelle la chronologie des faits. Selon lui, il s'est écoulé entre 9 et 21 minutes au minimum (selon les scénarios possibles) avant que Conrad Murray n'appelle les secours lorsqu'il a découvert Michael Jackson en arrêt cardio-respiratoire. Au cours de ce laps de temps, il aurait demandé à l'un des gardes du corps présents dans la propriété du chanteur d'éliminer certaines preuves montrant qu'il lui avait injecté du propofol.

    Walgren a ensuite rappelé l'erreur commise par Conrad Murray en pratiquant un massage cardiaque sur le chanteur alors que celui-ci se trouvait sur une surface molle (son lit), erreur rectifiée par les secours qui, par téléphone, ont demandé au médecin de déplacer Michael Jackson sur une surface dure (le sol) afin que l'efficacité de la réanimation soit optimale. Le procureur adjoint a promis de montrer que le médecin était sorti à de nombreuses reprises d'un cadre "normal" de soin.

    Poursuivant son rappel de la chronologie des faits, il a expliqué qu'à l'arrive des secours, les pupilles de Michael Jackson étaient fixes et dilatées et sa peau relativement froide. Il était déjà en arrêt cardiaque et les secours ont conclu qu'il était déjà décédé (l'heure du décès étant probablement antérieure à midi) : "Les preuves montreront, grâce au témoignage des experts, que Michael Jackson était mort dans sa chambre du 100, North Carolwood Drive, avant l'arrivée des secours", a commenté Walgren.

    Les secours ont demandé une première fois à Conrad Murray quels médicaments avaient été administrés à l'artiste : le médecin n'a pas mentionné le propofol. Ils ont pris contact par téléphone avec l'hôpital UCLA, situé à quelques minutes de trajet de la propriété d'Holmby Hills où vivait le chanteur. Ils ont exposé les paramètres dont ils disposaient sur l'état de Michael Jackson et l'hôpital leur a répondu qu'il n'était pas utile de continuer la réanimation et qu'il fallait prononcer le décès. A 13h07, Michael Jackson a finalement été transporté à l'hôpital et installé à 13h13 dans une salle des urgences. Là encore, les médecins présents ont demandé à Conrad Murray ce qu'il lui avait administré. De nouveau, ce dernier n'a pas mentionné le propofol. Les urgentistes ont tenté, envers et contre tout, de réanimer l'artiste, sans succès. Le décès a été prononcé à 14h26.

    Le procureur adjoint Walgren a résumé les principales erreurs de Conrad Murray comme suit : le médecin a voulu traiter une insomnie avec un anesthésique, substance qui n'était en aucun cas adaptée au problème rencontré par le patient, dans la mesure où l'anesthésie et le sommeil sont deux états bien différents ; l'anesthésie a été effectuée en l'absence de dispositifs de surveillance des paramètres vitaux de Michael Jackson ; le médecin a administré non seulement du propofol mais aussi un grand nombre d'autres médicaments, faisant fi des interactions néfastes possibles entre tous ; lorsqu'il a pris conscience que le chanteur ne respirait plus, il n'a pas appelé les secours immédiatement ; la réanimation pratiquée ne l'a pas été dans les règles car le patient n'était pas sur une surface dure comme cela est préconisé ; enfin, il a fourni des informations incomplètes lorsqu'il a été interrogé par les secours sur les médicaments qu'il avait administrés à Michael Jackson.

    Walgren a également expliqué qu'il s'appuierait sur des SMS, des documents montrant les appels téléphoniques passés par le médecin, des témoignages d'experts et les déclarations de Murray à la police pour essayer de démontrer qu'un procès est nécessaire. Au terme de sa plaidoirie, la défense est à son tour invitée à s'exprimer. Ed Chernoff, l'avocat de Conrad Murray, fait le choix de ne pas prendre la parole. Ce choix peut laisser penser qu'il ne "cherche pas à défendre son client". En réalité, c'est un choix stratégique car ainsi, Chernoff ne révèle presque rien sur la stratégie qu'adoptera la défense en cas de procès, donnant moins de prise à l'accusation.

    9h38 (heure locale) - Le premier témoin est appelé à la barre par l'accusation. Il s'agit de Kenny Ortega, producteur de la tournée This Is It, pour laquelle répétait Michael Jackson au moment de sa mort.

    9h50 (heure locale) - Joe Jackson n'est pas présent à l'audience car il se trouve à Las Vegas et tente d'obtenir une place sur un vol pour la Californie. Il a déclaré à la presse que l'hypothèse du suicide de son fils lui semblait totalement inconcevable. Il envisage d'être présent à l'audience de demain.

    10h30 (heure locale) - Le juge accorde aux personnes présentes une pause d'un quart d'heure. L'occasion de faire le point sur le témoignage de Kenny Ortega, qui vient de s'achever. Il a déclaré qu'il connaissait Michael Jackson depuis 1991. Selon lui, c'est le Roi de la Pop qui l'a contacté par téléphone, lui proposant de travailler avec lui sur la tournée This Is It, qu'il a dit vouloir faire "pour ses enfants et pour ses fans, pour rappeler aux gens de prendre soin de la planète et de prendre soin d'eux". Ortega a ajouté que Michael Jackson envisageait d'exporter This Is It dans d'autres pays (notamment l'Inde et le Japon), avant de s'orienter vers le cinéma : il souhaitait s'associer à Ortega pour réaliser des longs métrages. Ortega a expliqué qu'il était présent à chaque répétition : Michael Jackson se rendait en général sur place en fin d'après-midi pour répéter en soirée, quatre jours par semaine, pendant 6 heures maximum.

    Le 19 juin 2009, un incident est survenu lors d'une répétition. Michael Jackson s'est présenté au Staples Center, où avait lieu la répétition en question, ne se sentant pas bien ("Il avait l'air perdu", a commenté le producteur). Il a demandé aux danseurs de le remplacer sur scène, expliquant qu'il préférait regarder depuis la salle. "Il n'avait pas l'air bien du tout, il frissonnait, il n'était pas en état de faire une répétition, il n'avait pas l'air suffisamment en forme pour être là. Il a décroché de la répétition ; à la place, il a voulu s'assoir et la regarder", a expliqué Ortega. Il alors allé trouver l'artiste et lui a proposé de rentrer chez lui : "C'était effrayant. Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur [ce qui n'allait pas]. Je lui ai dit 'Michael, tu es sûr que c'est là que tu te sens le mieux ? Tu ne veux pas plutôt rentrer à la maison avec ta famille ?'. L'intéressé a répondu : "Ca ne te poserait pas problème ?" Avec l'accord de Kenny Ortega, Michael Jackson est rentré se reposer.

    Le 20 juin 2009, une réunion a été organisée au domicile de Michael Jackson, en présence de Conrad Murray, Frank Dileo et Randy Phillips. Au cours de la réunion, Conrad Murray aurait reproché à Kenny Ortega son attitude de la veille, lui déclarant qu'en tant que producteur, ce ce n'était pas son rôle de s'occuper de la santé de Michael Jackson. Murray aurait estimé qu'il était le seul à pouvoir prendre ce type de décision et que le chanteur allait "bien sur le plan physique et émotionnel". Il aurait demandé à Ortega de "ne pas jouer les médecins ou les psychiatres" pour Michael Jackson. Ortega a eu le sentiment d'être "réprimandé" et a répliqué en expliquant que la décision avait été prise d'un commun accord avec l'artiste. A travers ces arguments, l'accusation tente de démontrer que le médecin, bien qu'informé des symptômes constatés par Kenny Ortega le 19 juin, ne semblait pas se soucier de la santé de son patient.

    Les 23 et 24 juin 2009, les répétitions auraient été "merveilleuses" selon le producteur, Michael Jackson semblant heureux et en bonne santé. Ce témoignage appuie les déclarations faites par le procureur adjoint Walgren lors de sa plaidoirie : il avait lui aussi souligné que la dernière répétition avait été "fabuleuse" et "pleine d'énergie" et que Michael Jackson était rentré chez lui "très optimiste pour l'avenir". Cela vise à démontrer que le chanteur n'était pas malade ou mourant, qu'il ne présentait aucun signe avant-coureur de la tragédie qui allait se jouer le lendemain et que sa mort résultait donc purement de l'injection de propofol effectuée le 25 Juin.

    Lors du contre-interrogatoire, Ed Chernoff a posé différentes questions au producteur : il lui a demandé qui avait organisé le rendez-vous du 20 juin, question à laquelle Ortega n'a pas su répondre ; il l'a questionné sur la pression que représentait la tournée pour sa réputation ("Aurait-elle amélioré votre réputation ?" "Si au contraire le spectacle avait été de mauvaise qualité, cela aurait-il affecté votre réputation ?"). Il a par ailleurs demandé à Ortega si l'incident du 19 juin était le premier ou si Michael Jackson était déjà venu à une répétition en ayant l'air malade et en ayant des frissons : Kenny Ortega a répondu que c'était la première fois qu'il voyait l'artiste venir sans être en mesure de monter sur scène. Il a cependant reconnu que Michael Jackson manquait parfois certaines répétitions ce qui était pour le producteur une "source d'anxiété". Cependant, Ortega a déclaré qu'il ne connaissait pas le motif des absences de l'artiste.

    10h35 (heure locale) - TMZ affirme avoir obtenu des déclarations de la famille Jackson par le biais de l'un de ses représentants, qui aurait déclaré que l'artiste craignait d'être assassiné. "Ce qui est incroyablement ironique, c'est que Michael a dit à sa mère peu de temps avant sa mort qu'il pensait que quelqu'un allait le tuer... et qu'on allait le tuer pour son catalogue" (Note : le catalogue musical regroupant notamment de nombreuses chansons des Beatles). La famille serait également préoccupée par la disparition des images provenant des caméras de surveillance de la propriété où vivait le chanteur.

    10h40 (heure locale) - La transmission des informations en provenance de la salle d'audience se révèle difficile pour les médias car aucune caméra n'est autorisée sur place, pas plus que les téléphones. Les journalistes ne sont pas non plus autorisés à entrer/sortir de la salle d'audience quand ils le souhaitent. Le "pur direct" est donc impossible.

    10h45 (heure locale) - La pause prend fin. Reprise de l'audience.

    10h52 (heure locale) - Le second témoin de la journée est appelé à la barre. Il s'agit de Michael Amir, qui a travaillé pour Michael Jackson pendant deux ans, en tant que garde du corps et assistant personnel.

    11h40 (heure locale) - Les journalistes accrédités sont toujours dans la salle d'audience, d'où ils ne peuvent sortir que périodiquement. L'occasion pour nous de mentionner brièvement le dispositif médiatique entourant ces audiences préliminaires : une cinquantaine de camions satellites sont sur place ainsi que plusieurs centaines de journalistes mais seuls 15 d'entre eux ont pu accéder à la salle d'audience elle-même, grâce à une autorisation spéciale délivrée par le responsable de communication du Comté. Toutefois, afin de satisfaire un maximum de médias, une salle supplémentaire a été équipée d'un circuit vidéo fermé (autrement dit, ces vidéos ne sont pas relayées à l'extérieur du tribunal) pour permettre à d'autres journalistes de suivre les débats. Le juge Pastor a opté pour la même décision que le juge Melville en 2005 : pas de caméras dans la salle d'audience afin d'éviter que le procès ne se transforme en cirque médiatique.

    Chaque matin, comme en 2005, un tirage au sort sera organisé pour permettre à quelques personnes extérieures au monde des médias (ou à des journalistes non accrédités) d'obtenir des sièges dans la salle d'audience.

    12h (heure locale) - Michael Amir a expliqué lors de son témoignage qu'il avait reçu un message vocal de Conrad Murray le 25 Juin 2009 à 12h13. D'une voix désespérée, le médecin a déclaré que Michael Jackson avait "eu une mauvaise réaction", demandant ensuite : "Où es-tu ? Ramène-toi ici tout de suite, dépêche-toi". Amir a alors téléphoné à Alberto Alvarez, garde du corps de Michael Jackson.

    Plus tard, à l'hôpital, Michael Amir a expliqué qu'il était présent lors de l'annonce du décès aux enfants. Sa voix s'est mise à trembler lorsqu'il a évoqué ce moment : lorsqu'il est entré dans la pièce en compagnie de Frank DiLeo et du Dr Murray, les enfants pensaient que Michael Jackson était encore en vie. Ils se seraient alors mis à lister ses allergies pour aider les médecins. Il a fallu leur expliquer que leur père n'avait pas survécu. "C'était horrible", a-t-il avoué. Selon lui, c'est Frank DiLeo qui leur a annoncé la terrible nouvelle en ces termes : "Votre Papa a fait une crise cardiaque et il est mort".

    Conrad Murray aurait immédiatement rétorqué : "Ne dites pas ça, on n'en sait rien". Conrad Murray lui aurait par la suite demandé de le ramener au domicile de Michael Jackson après la mort de celui-ci. Le médecin voulait soi-disant récupérer une "crème spéciale que Michael Jackson utilisait" pour que le public n'apprenne pas que le chanteur y avait recours. Conscient qu'il ne fallait autoriser personne à accéder à la scène du drame, Michael Amir a alors menti au médecin et a prétendu avoir remis les clés de la maison à la police. Murray aurait alors déclaré qu'il "mourait de faim" car il n'avait pas mangé de la nuit... et en a profité pour s'éclipser de l'hôpital. Lors du contre-interrogatoire, Ed Chernoff a questionné Michael Amir sur son lien avec l'organisation "Nation Of Islam". Il l'a également interrogé sur les autres appels téléphoniques passés après avoir reçu le message vocal de Conrad Murray. Enfin, il a demandé s'il était envisageable que les empreintes de Michael Amir soient retrouvées sur du matériel médical dans la chambre de Michael Jackson (seringues, poches à perfusion, flacons, etc). Amir a répondu qu'il n'y avait jamais touché. L'audience s'interrompt à l'heure du déjeuner.

    13h05 (heure locale) - Pendant cette coupure, quelques mots sur les fans : ils sont venus nombreux pour défendre la mémoire de Michael Jackson et réclamer justice. Plusieurs dizaines d'entre eux ont fait la queue pour tenter d'obtenir un siège dans la salle d'audience. Seuls cinq places seront offertes quotidiennement au public. Sean Kang, un fan originaire de New York, a particulièrement retenu l'attention des photographes car il s'était habillé comme son idole. Pancartes déposées par les fans de Michael Jackson Sean Kang

    13h15 (heure locale) - Le Dr Barry Friedberg, anesthésiste ayant déjà pris position dans le dossier Murray (Lire ici : le Dr Barry Friedberg, anesthésiste, commente l'attitude de Conrad Murray), est présent sur place... et profite de l'occasion pour faire la promotion de son livre sur l'anesthésie, "Getting over, going under", sorti en août 2010.

    13h30 (heure locale) - Reprise des débats et appel à la barre de Faheem Muhammad, comme l'avait annoncé le Los Angeles Times.

    14h25 (heure locale) - Hollywood TV a mis en ligne une vidéo de l'arrivée des Jackson au tribunal ce matin, qui montre également les bannières confectionnées par les fans présents sur place.

    14h40 (heure locale) - Faheem Muhammad a confirmé dans son témoignage que Prince et Paris avaient vu le Dr Conrad Murray tenter de réanimer leur père. Selon lui, le médecin semblait "paniqué" en effectuant le massage cardiaque, demandant même à un moment donné si quelqu'un savait effectuer les manœuvres de réanimation cardio-respiratoires. "Je savais que le Dr Murray était cardiologue donc j'ai regardé Alberto, un peu choqué", a expliqué Muhammad en évoquant Alberto Alvarez, l'un des gardes du corps. A ce moment là, Michael Jackson était allongé sur son lit et avait, selon Muhammad, les yeux et la bouche grands ouverts. L'homme a vu Paris par terre en train de pleurer et a fait en sorte que les enfants soient tenus à l'écart de la scène.

    Lors du contre-interrogatoire réalisé par Ed Chernoff, Faheen Muhammad a reconnu que Conrad Murray avait parlé à la famille de Michael Jackson et à la police avant de quitter l'hôpital (la mère de Michael Jackson avait déjà déclaré dans son interview avec la journaliste américaine Oprah Winfrey que c'était Murray qui lui avait appris le décès de son fils).

    15h30 (heure locale) - L'audience vient de s'achever.

     

    Source : Elusive Shadow


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :